Textes divers

table des matières

  1. Compte rendu d'une année d'échange scolaire
  2. Courrier administratif
  3. Lettre ouverte ...
  4. Les progrès de la pédagogie
  5.  

 

Compte rendu d'une année d'échange scolaire

(1992 / 93)

 

    Le lycée NN à XX fait partie d'un complexe scolaire d'environ 3000 élèves en 1992 / 93. On se sent presque perdu dans l'immensité anonyme de ce grand complexe.
    Cette impression s'est trouvée confirmée par des problèmes liés à des changements dans l'équipe administrative de l'établissement, - des problèmes qui ont rendu particulièrement difficile l'organisation de l'année scolaire 1992 / 93. Je suis arrivée à XX dans cette période de transition. Mes débuts ont donc été difficiles, déjà en ce qui concerne la mise au point de l'emploi du temps. Il s'y est ajouté le problème de la réforme du lycée avec la mise en place, pour la première fois, des "Modules" obligatoires pour les classes de seconde. Comme on m'avait confié deux des trois secondes LV 1, j'ai dû effectuer les tests et leur correction immédiate. Il m'était impossible de réaliser l'évaluation des 54 tests dans le délai imparti. C'est pourquoi j'étais obligée de m'adresser à Monsieur le Proviseur pour qu'on m'aide à résoudre ce problème. Pour assurer les cours de Module, j'ai eu recours au seul ouvrage disponible en début d'année, étant donné que je ne connaissais pas encore les besoins réels des élèves.
    Les collègues se sont montrés aimables et réservés dans l'ensemble. J'ai lié connaissance plus particulièrement avec certains d'entre eux. J'ai surtout apprécié, en cas de difficulté, la solidarité de principe des collègues et de l'administration.
    Et des difficultés, j'en ai rencontré dans plusieurs domaines. Selon mon analyse personnelle, elles sont dues probablement aux raisons suivantes:

    En théorie, je connaissais de nombreuses différences entre les systèmes scolaires français et allemand. En pratique, par contre, il s'est avéré insuffisant de dominer la matière. Car l'attitude habituelle des élèves, c'était de prendre note et de réciter. Il a fallu un trimestre pour instaurer le dialogue comme méthode de travail dans les classes de bonne volonté. Par la suite, j'ai pu constater avec satisfaction que la participation orale augmentait ainsi que l'autonomie langagière, - et que la relation professeur / élèves se stabilisait en même temps. Car au début j'avais manifestement déconcerté les élèves par une attitude trop ouverte. Dans le petit lycée de province où j'enseigne en Allemagne cela s'impose, parce que la relation professeur / élèves est plutôt détendue. Ici, par contre, on s'attendait à un ton froid, distant et purement magistral. Cela s'explique parce que le professeur français, hormis le professeur principal, n'a pas à assumer, en dehors de ses cours, de fonction qui lui permette de mieux connaître les élèves, comme p. ex. l'orientation, l'aide aux élèves en difficulté, le contact avec les parents, etc. Moi-même, je vois les élèves aussi en (cours de) sport, ce qui me permet de les connaître davantage.
    Dans l'une des secondes LV 1, la première LV 2 et en terminale, j'ai réussi à créer une ambiance de travail relativement agréable. Dans deux des secondes (LV 1 et LV 2), où il y avait des élèves issus des mêmes classes réputées très difficiles, on sentait dès le départ une attitude de refus voire d'hostilité ce qui ne devait pas beaucoup se modifier au cours de l'année. P. ex. on m'y a accueillie avec la phrase: "On ne veut pas de sale nazi ici!", on a dessiné des croix gammées, des insignes SS sur des copies ou sur le tableau. Quelques sanctions disciplinaires ont mis fin à ces débordements, mais ce qui manquait encore, c'était la bonne volonté au travail. Ainsi il ne me restait plus qu'à faire des cours magistraux, et à multiplier exercices écrits et contrôles, puisque les élèves travaillaient tout au plus pour les notes.
    C'est dans ces classes-là aussi qu'on a fomenté une menace de mort qui a été proférée à mon égard et devant toute la classe dans l'autre seconde. J'ai trouvé ensuite le capot de ma voiture forcé, plus tard des vitres cassées, etc. Aussi ai-je pris cela très au sérieux, et j'ai porté plainte, l'enquête administrative n'ayant rien donné de concret. La probabilité de tels événements me semble être beaucoup plus forte dans une école qui draine des classes d'âge complètes que dans un lycée de province en Allemagne qui sélectionne ses élèves. Comme dans une "Gesamtschule" en Allemagne, on trouve ici une grande variété d'élèves qui va du plus faible au plus doué, de celui qui présente les troubles les plus graves du comportement à l'élève rangé et studieux. On m'a dit que le chômage des jeunes en France a contribué à aggraver les choses.
    L`évolution politique et sociale en Allemagne en 1992 / 93 a encore compliqué la situation. Car les agressions de la part des élèves et contre ma voiture se sont multipliées à la suite des attentats contre les demandeurs d'asile, du durcissement des fronts entre l'est et l'ouest de l'Allemagne, des reportages sur les néo-nazis à la télévision française, etc.
    Pour la voiture, j'ai fini par louer un garage à proximité du lycée; aux élèves, j'ai proposé des textes sur le régime national-socialiste, les néo-nazis, la RDA, le racisme, afin d'engager, si possible, le dialogue et de favoriser la compréhension. Les trois classes de bonne volonté m'ont suivie dans cette démarche, voilà le premier point positif.
    Une autre expérience qui compte pour moi, c'est la connaissance plus approfondie de l'administration française, la façon de manier les données concernant les élèves, la préparation et organisation des conseils de classe etc. C'est là en particulier que je me suis rendu compte du contraste entre les systèmes français et allemand. Je me suis demandé alors, si on réussirait jamais à unifier les systèmes scolaires en Europe, étant donné leurs différences fondamentales.
    J'ai souvent discuté avec des collègues de différents aspects des systèmes scolaires et de la situation en Allemagne. J'espère leur avoir été utile aussi de cette manière. Il faut dire que j'ai demandé et obtenu d'eux toutes sortes de conseils, de renseignements et d'aide dont j'avais un besoin urgent pour ne pas trop déranger la vie quotidienne de l'établissement. L'endroit pour mener de telles conversations était -outre la salle des professeurs - le remarquable restaurant scolaire.
    Dans l'ensemble, cette année d'échange a été riche d'expériences pour moi, malgré toutes les contrariétés. Elle m'a rappelé mes limites en ce qui concerne le temps de travail et l'investissement personnel ainsi que le stress; elle a illustré la relativité de beaucoup de prétendues "évidences"; et elle m'a ouvert bien des horizons nouveaux.

                                                                             le 2 septembre 1993,

                                                                                                                                                                                                                  hOs

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Courrier administratif

(réellement envoyé ...)

 

à                                                                                                                           NN, le 21 mai 19XX
Monsieur le Proviseur
   du Lycée Untel
 

Objet: Demande d'une autorisation d'absence

Référence: Votre note de service du 20 mai 19XX
 

             Monsieur le Proviseur,

            J'accuse réception des votre note de service du 20 mai dernier. Vous vous y référez à mon absence du 5 au 12 mai 19XX. Dans ce contexte, permettez-moi d'attirer votre attention sur deux petits détails:

            Suivant néanmoins la suggestion dans votre note de service du 20 mai, j'ai l'honneur de vous demander l'autorisation d'être tombée malade du 5 au 12 mai 19XX.

           Veuillez agréer, Monsieur le Proviseur, l'expression de mes sentiments dévoués.

                                                                                                                                                                                                                      hOs

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Lettre ouverte

(publiée dans "La Quinzaine Universitaire"du 18 janvier 1999 n° 1134)
 

Névrose absentéiste et Union européenne

        Adhérente au SNALC depuis mon essai de m'intégrer dans l'Education Nationale (1995), je me félicite d'avoir toujours renouvelé mon abonnement à la Quinzaine. Depuis mon retour sur mon poste allemand en tant que professeur de français, j'y puise des renseignements précieux sur la situation de l'enseignement en France.
        Ces derniers temps, le SNALC m'a fourni les explications des bizarreries qui gênent fort notre échange scolaire franco-allemand, qui fonctionnait à merveille depuis quinze ans. Même en ce domaine-ci, la pression de l'administration sur les professeurs commence à porter ses fruits empoisonnés.
        Que faut-il conclure du fait que de plus en plus de professeurs d'allemand, jusqu'ici très motivés pour organiser l'échange du côté français, ne peuvent ou n'osent plus s'absenter de leurs établissements pour accompagner leurs élèves? Quelle attitude paradoxale que de propager les échanges tout en compromettant de la sorte leur organisation réglementaire! Ou bien serait-ce un des effets d'une évolution qui suggère avant tout l'anglais et qui est en train de faire de l'allemand une "langue rare" en France - par la suite de l'obligation déjà annoncée de choisir en sixième, comme première langue, celle qu'on a déjà commencé en CM2, bien qu'en CM2 il n'y ait très souvent même pas l'allemand au choix, comme on le sait?
        Merci, Monsieur Allègre!
        Jusqu'ici on ne savait pas que c'était ainsi que l'Union Européenne se réaliserait. Vous avez le mérite de nous avoir éclairés à ce sujet.
        La base de l'Europe, ce ne sera donc pas tellement l'amitié franco-allemande et la confiance, à ce qu'il paraît. Mais ce ne sera quand même pas le cynisme rétrograde, j'espère ...

                                                                                                                                                                                                                        hOs

 

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Les progrès de la pédagogie

(Exemple: les maths)

 

Exposé : Un maçon va construire un mur de 30m de longueur en 3 jours, et il y utilisera 900 briques.

 

 

Devoir en 1950 : 1) De combien de briques le maçon a-t-il besoin pour construire 5m du mur ?

            2) De combien de jours deux maçons auraient-ils besoin pour construire un mur pareil ?

 

Devoir en 1960 : Calculez la longueur du mur après la première journée de travail. Combien de briques restent encore ?

 

Devoir en 1970 : Cherchez les réponses :

1.      Ce sera un mur de quelle longueur ?

2.      Combien de temps mettra le maçon pour construire le mur ?

3.      De combien de briques aura-t-il besoin ?

 

Devoir en 1980 : Soulignez, dans l’exposé, les mots suivants : « maçon », « construire », « longueur », et « briques ».

 

Devoir en 1990 : Faites le dessin du mur et du maçon.

 

Devoir en 2000 : Réfléchissez bien s’il faut vraiment construire un tel mur.

                            Ensuite envisagez une manif (au choix)

                 1)      contre l’injustice inadmissible de demander un tel gros travail épuisant à un être humain

              (ou bien)    2) contre les murs en général, parce que les murs isolent et séparent.…

 

(Solutions: au besoin, faites un e-mail à l'auteur...)

hOs

 

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